30.3.10

Please Take Me Out Dancing




Quelques pas en arrière...
Et encore la pièce d'à côté...
Un bruit qui se ferme...
Quelques pas encore...
et encore...
encore...






28.3.10

[Je] T'aimerai / Te amaré - Silvio Rodríguez

[Je] T'aimerai
T'aimerai
Comme au monde
[Je] T'aimerai
Même s'il y a une fin

[Je] T'aimerai
T'aimerai
Au plus profond
[Je] T'aimerai
Comme il faut que j'aime

[Je] T'aimerai
T'aimerai
Comme je le pourrai
[Je] T'aimerai
Même si ce n'est pas la paix

[Je] T'aimerai
T'aimerai
Ce qui reste
[Je] T'aimerai
Quand j'aurai fini d'aimer

[Je] T'aimerai
T'aimerai
[Même]Si je suis mort
[Je] T'aimerai
Encore, le lendemain

[Je] T'aimerai
T'aimerai
Comme je le sens
[Je] T'aimerai
Avec 'adieu', avec 'jamais'

[Je] T'aimerai
T'aimerai
Aux côtés du vent
[Je] T'aimerai
De la seule manière que je sais le faire
[Je] T'aimerai
Jusqu'à la fin des temps
[Je] T'aimerai
Et après, je t'aimerai


Album : Rabo de Nube - 1995
Piste : 4

24.3.10

hIgH

Assise
sur la partie invisible
d'une étoile
elle le regardait,
les yeux grand fermés,
le corps enflammé,
enrobée de la viscosité naturelle
du 'A' qui est bien employé




Texte: M.A.

18.3.10

L'eau à la bouche

Et il prend toute la place de mon palais

Et il sème des caries-voyelles sur mes dents

Et mes joues prennent l'ampleur de la non matière

Et je souffle

Et il s'en va

En me montrant ses dents



[Quand la poitrine ne suffit plus
tellement c'est grand]



Texte : M.A.

12.3.10

...lIbRe...



Photo: J.Trotti

Un moment de BD

J'ai descendu les escaliers en essayant de me convaincre qu'il n'y avait pas de raison pour accueillir ce nœud dans mon ventre. À chaque marche je répétais dans ma tête "je suis une femme puissante, je suis une femme puissante, je suis une femme puissante...".

Une fois en bas, j'ai essayé d'être le plus naturelle possible : je souriais, je participais à la conversation... j'étais calme. Il n'y avait rien d'artificiel. Et pourtant... à un moment très imprécis, j'ai réprimé un mot, et deux, et trois, et sans faire attention, j'ai commencé à me noyer dans un vide troublant. J'essayais de sortir des lapins de mon grand chapeau, sans succès. Tout ce qui sortait de là, n'était que des sujets sans intérêt. Ce vide m'avalait petit à petit et se transformait en ma personne. Et moi, qui ne souhaitais que devenir un bijou unique, un oiseau rare.

Je crois que cette galère était invisible aux yeux devant moi, et je l'espère d'ailleurs. Mais ces yeux me regardaient tout de même, pour la première fois, d'un air distant. Alors, je continuais à réprimer des mots, un après l'autre, et ainsi le vide me dévorait plus férocement. J'ai voulu donc tenter une dernière manœuvre pour me préserver de la noyade définitive : j'ai essayé, avec la douceur d'une plume d'oiseau en danger, de poser un pont entre mes yeux et ceux qui me regardaient. Je croyais avoir réussi quand j'ai remarqué que devant ces yeux il y avait un mur invisible. Un mur tendre, certes, mais un mur.

Il ne me restait alors que fermer les yeux, retenir la respiration, et me laisser emporter par le courant du néant...

Quelques heures plus tard, j'ai remonté les escaliers hypnotisée par la lumière inhabituelle qu'y se posait. À chaque marche, j'embrassais le vide. En arrivant en haut, je me suis assise par terre, sur le silence ; j'ai compté combien de vies il me restaient, et j'ai claqué ensuite trois fois des talons en souhaitant très fort devenir un personnage de bande dessinée.


Texte: M.A.

11.3.10

My secret is yours


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